Des amis me disent, nous sommes dans les ténèbres. Oui, le monde s’est réveillé, il y a deux ans, sous l’emprise des démons. Poutine pique une nouvelle jeunesse depuis le ratage de la contre-offensive ukrainienne. L’Europe est incapable sans les Etats-Unis de sauver l’Ukraine. Manque d’armes, de munitions et de soldats face à une Russie fédérale et immense qui n’hésite pas à faire monter au front la chair à canon, inépuisable, martyrs esclaves par milliers d’un fou dangereux qui, après l’Ukraine, dévorera d’autres Etats, d’autres Nations.
Les Européens n’enverront pas d’hommes sur le terrain. Ils sont par essence des commerçants ne pensant qu’à leurs affaires, à leurs contrats juteux. Ils sont les spécialistes d’embrassades et de promesses d’aides pour la galerie mais sans exécution. Telle l’Allemagne et la France. Zelenski le président de l’Ukraine bientôt abandonné ?
Il suffit de regarder le visage des dirigeants européens pour comprendre qu’ils ne bougeront pas. Charles Michel le Belge en est le parfait exemple, lui qui fut choisi par la chancelière Merkel et le président Macron comme le dévoué serviteur de l’Allemagne et de la France. La Belgique est totalement désarmée avec ses arsenaux vides et ne fait peur à personne. Elle a de beaux bâtiments administratifs pour la foule des fonctionnaires européens censés y travailler, mais partout il n’y a que fantômes et déguisements, dépenses, gaspillages, et nulle inquiétude pour nos populations bientôt confrontées sans défense à la prochaine Guerre Mondiale.
Les Etats-Unis commencent à rater les marches du podium face à l’attaque de Poutine cherchant à regrouper en un ensemble offensif les grands pays autocrates, jaloux des USA puissance mondiale toujours la plus riche et capable de porter des coups mortels à qui cherchera à la provoquer.
Mais dirigée par un vieillard de plus de 80 ans, l’Amérique a perdu son punch ; on ne la respecte plus, elle ressemble à une bête blessée, attaquée par des fauves en chasse. La mise à mort approche-t-elle ?
Les populations se bouchent les oreilles et se ferment les yeux.
Chez beaucoup, règne le déni. A l’Ukraine de se débrouiller. On a déjà que trop donné, disent-ils. Ils n’ont qu’à cesser le feu et négocier la paix, quitte à abandonner les territoires russophones. Et puis il y a la guerre à Gaza ! Trop c’est trop pour nos petits budgets, pour nos âmes sensibles. Et puis, Poutine n’osera pas poursuivre son emprise sur les pays voisins, assurent-ils ! Mais l’Occident sera détruit sans défense, faute d’esprits supérieurs capables d’affronter la guerre et de sauver les peuples en les réarmant massivement.
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La grande période des critiques littéraires fut au XXème siècle l’entre-deux guerres. Durant cette période, les écrivains critiqués étaient encore respectés. Leur sexualité n’était pas un sujet. Ce n’était pas convenable d’y consacrer des pages et des pages comme maintenant. On passait délicatement sur leurs mœurs.
Le critique littéraire ne jugeait pas la personne. Ce qui comptait, c’était l’œuvre et non la biographie sexuelle, la plupart secrète. Car qui connait qui ? Aplus forte raison, si l’écrivain est décédé.
Les critiques, souvent chrétiens à cette époque, respectaient la parole du Christ : « Ne jugez pas, Dieu seul est juge. »
Les divulgations inventées ou non sur la vie sexuelle de l’écrivain avec les détails les plus nombreux, les plus croustillants, les plus sordides, sont devenues un passage obligé de la critique pour la fin du XXème siècle, surtout après 1968 et jusqu’aujourd’hui. Cela montre la mauvaise qualité humaine de ces « chercheurs » plus habiles à découvrir de soi-disant secrets pour mieux vendre leurs polluantes découvertes.
Actuellement, tout critique croit bien faire s’il accumule des notes en bas de page, innombrables, dans la biographie qu’il rédige, allongeant certains volumes par des explications les plus détaillées possibles, telles les livres de la collection de La Pléiade chez Gallimard.
L’écrivain a effectué sa tâche qui est de créer une œuvre littéraire. C’est elle qui doit être critiquée. Inutile de conclure sur les détails de sa vie intime, sur ses amours supposées. Le critique avance des certitudes improbables, pour enjoliver sa thèse, pour s’affirmer critique universitaire, fabricant de thèses, ou professeur spécialiste. Il saccage la vie privée du mort, sans preuves, pour se faire lire, et flatter les voyeuristes. L’auteur outragé et décédé est sans défense.
Il ne faut pas compter sur les héritiers pour défendre le défunt exhibé comme un porc à l’abattoir.
C’est pour les spécialistes, disent les critiques. Mais ils ne cachent rien, se drapant dans une recherche méticuleuse et le droit d’exhiber les secrets les plus cachés et parfois imaginaires.
Tout serait, selon eux, une vérité à prendre à la lettre, alors qu’elle n’est souvent qu’invention ou hypothèse graveleuse.
On réduit l’écrivain à partir d’un diagnostic tout fait, psychiatrique, psychologique ou médical, qui l’anéantira : s’il est mort, il ne peut plus se défendre. Ces critiques collent à l’auteur une réputation répétée indéfiniment par d’autres critiques copiant les prétendues découvertes, qui ne pourront être mises en doute. « Salissez, salissez », telle est leur devise.
L’auteur deviendra une caricature sexuelle. C’est ainsi que certains auteurs remarquables, mais détruits, disparaissent.
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Poêmes
AMEN
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Oh que j’ai mal mon Dieu
De ne pas Vous entendre,
De tourner mes pensées
En cage dès l’éveil du matin.
Mes prières sans écho
Se répètent du matin jusqu’au soir
On ne voit pas mes lèvres bouger
On n’entend pas le murmure
Qui cherche votre Majesté.
Vous occupez tout l’espace
Dans l’infini se meut votre esprit
Vous m’avez créé, je suis blotti
Dans votre cœur
Qui contient mon cœur
Dites seulement une parole
Et je serai guéri.
Le temps n’est plus aux grands sourires
Aux fêtes vagabondes
La mort est là en robe noire
Et chapeau tralala
Guettant la moindre défaillance
Encourageant le hoquet final
La musique est sombre
Pour qui l’écoute
Dans le lit des misères non dites.
Ah mon pauvre ami que de tracas cités
Que de peines allongées sous vos tristes paupières
Je saisis votre main froide
Mille fois l’espace s’est rétréci
Adieu, adieu, dans vos pensées
A l’accès interdit.
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H de M déc 2023
Petit Lustucru
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Tu m’as vu ? M’as-tu vu, petit Lustucru ?
Pain perdu sous la mitraille
Rien n’est plus beau qu’une mouche écrasée
Sous le verre d’un Pape.
Je n’ai plus rien à dire, je m’envole
Pour ne plus revenir
Ecartez-vous pauvres gens de mon village
Notre Seigneur passe. Qui le voit ? Qui l’a vu ?
Au son des cloches brinquebalantes
Le jardin des roses ferme
Les oiseaux bleus sifflent leur grand aigu.
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H de M déc 2023