Sören Kierkegaard, immense génie, écrivain danois, philosophe et théologien protestant (1813-1855), m’a toujours fort touché, intéressé, encouragé dans le maintien de ma foi religieuse.
Je propose ici quelques textes de Kierkegaard qui font du bien et pourront aider ceux qui cherchent Dieu. Sources : Wikipedia Prières Kierkegaard, Site-catholique.fr et chez Gallimard 1961, Journal par Kierkegaard.
1) Prière sur le silence :
« Père céleste, Tu parles à l’homme de bien des manières. Toi à qui seul appartiennent la sagesse et l’entendement, Tu veux pourtant Te faire comprendre de lui. Et même quand Tu gardes le silence, Tu lui parles encore. Bénis donc ce silence comme chacune de tes Paroles à l’homme ; veuille qu’il n’oublie jamais que Tu parles alors que Tu Te tais ; donne-lui cette consolation, s’il s’attend à Toi, de savoir que Tu Te tais par Amour comme Tu parles par Amour, de sorte que, dans ton Silence comme dans ta Parole, Tu es cependant le même Père, le même Amour paternel, soit que Tu guides par ta Voix ou que Tu instruises par ton Silence. Amen. »
2) La Prière de Sören Kierkegaard « Père céleste, qu'est-ce donc que l'homme sans Toi ! » :
« Père céleste, qu'est-ce donc que l'homme sans Toi ! Qu'est-ce que toute sa science, fût - elle multitude de connaissances, sinon un misérable oripeau s'il ne Te connaît; qu'est-ce que
son effort entier, même embrassant un monde, sinon vaine entreprise, s'il ne Te connaît pas, Toi l'unique, l'un et le tout ! Donne donc à la raison la sagesse nécessaire pour concevoir l'un,
au cœur la droiture nécessaire pour en recevoir l'intelligence, à la volonté la pureté par l'unique volonté de l'un ; aux jours de prospérité, donne la persévérance, dans les distractions le
recueillement et dans les souffrances, la patience nécessaire pour vouloir l'un. Toi qui permets d'entreprendre et d'achever, donne à l'aube de la vie la jeune résolution de vouloir l'un ;
et quand le jour décline, donne au vieillard un souvenir renouvelé de sa résolution première, de sorte que la fin soit signe du début, et le début semblable à la fin dans une vie passée à ne
vouloir que l'un.
Toi qui donnes d'entreprendre et d'achever, donne de triompher au jour de la détresse, pour que l'échec subi dans l'ardeur du désir et les fermes desseins se transforme en victoire pour le cœur repentant : donne la volonté de l'un uniquement. Ainsi soit-il. »
3) La Prière de Sören Kierkegaard « Ô Esprit-Saint, habite-moi à demeure ! »
« Esprit-Saint ! C'est dans un vase d'argile frêle que nous autres hommes portons le Très Saint ; mais Toi, ô Saint-Esprit ! quand Tu habites un homme, Tu habites bien alors
dans ce qui est infiniment inférieur : Toi, Esprit de sainteté, Tu habites l'impureté et la souillure ; Toi, Esprit de sagesse, Tu habites la sottise ; Toi, Esprit de vérité, Tu
habites la tromperie ! Ô habite-moi à demeure ! Et Toi qui ne recherches point les aises d'un logis désirable, qu'en vain certes Tu chercherais, Toi qui crées et régénères et Te fais
Toi-même Ta demeure, ô habite-moi à demeure ! Pour qu'un jour Tu finisses par Te complaire à cette demeure que Tu T'es préparée Toi-même dans les souillures, les méchancetés et les
tromperies de mon cœur. Ainsi soit-il. »
(Journal Kierkegaard, Gallimard, p. 305, 1961)
4) La Prière de Sören Kierkegaard « Ô Seigneur, nous Te prions d'attirer à Toi les égarés de leur fausse voie » :
« Ô Seigneur, nous Te prions pour l'heureux de ce monde qui, dans sa joie, sait à peine où il doit aller, afin que Tu l'attires à Toi et lui fasses comprendre qu'il doit aller à Toi ;
nous Te prions pour celui qui souffre et ne sait dans sa misère où aller, afin que Tu l'attires à Toi. Veuille que l'heureux et le malheureux, si différents par leur sort, soient unis dans une
même pensée où ils ne sachent pas d'autre que Toi à qui aller. Nous Te prions pour ceux qui ont besoin de conversion afin que, du chemin de la perdition, Tu les attires à Toi sur le chemin de la
vérité; pour ceux qui sont tournés vers Toi et ont trouvé le chemin, nous Te prions de leur accorder d'avancer sur le chemin, attirés par Toi. Et comme la Vérité est « le chemin » qui
« peut être perdu de trois manières en se trompant de voie, en trébuchant sur la route, en s'écartant de la bonne direction ». Nous Te prions d'attirer à Toi les égarés de leur fausse voie,
de fortifier ceux qui chancellent sur la route, et de ramener les désorientés dans la bonne direction. Ainsi, nous Te prions pour tous ; mais on ne peut nommer chaque individu ; et qui
pourrait seulement dénombrer toutes nos différences ! Nous n'en évoquerons qu'une seule. Nous Te prions pour les serviteurs de la Parole, pour ceux dont la mission est d'attirer les hommes à
Toi, pour autant qu'un homme en est capable, nous Te prions de bénir leur travail ; mais veuille qu'en l'accomplissant, ils soient eux-mêmes attirés à Toi, afin que dans leur zèle à attirer
les autres à Toi, ils ne soient point retenus loin de Toi. Et nous Te prions pour les Chrétiens de la communauté, afin qu'attirés à Toi ils n'aient point d'eux-mêmes une idée mesquine, comme s'il
ne leur était pas aussi donné d'en attirer d'autres à Toi, dans la mesure de leurs moyens.
Dans la mesure de leurs moyens, car Toi seul peux attirer à Toi, bien que Tu puisses Te servir de tout et de tous - pour attirer tous les hommes à Toi. Amen. »
Dieu est amour
5) C’est cela, travesti et cliché et cuisiné en bêtise enfantine, qui a achevé d’embrouiller le christianisme et fait de la chrétienté un galimatias.
La loi de l’amour est tout simplement celle qu’on connaît bien : aimer c’est se changer à la ressemblance de l’être qu’on aime.
Mais, mais, mais cette loi ne vaut bien entendu que pour s’élever, et non pas pour descendre. Exemple : entre deux personnes, si l’une l’emporte en raison et sagesse, la loi de son amour envers l’autre, son inférieur et de loin, n’est tout de même pas de se changer à la ressemblance de cet autre. Cette manière d’aimer serait de l’absurdité, et quand l’un est réellement supérieur à l’autre, c’est donc exclu. Non, la loi est de vouloir tout faire pour élever à soi l’aimé, et si l’aimé y consent, la loi alors de son amour, c’est de se changer à la ressemblance de celui qu’il aime.
Cette loi est respectée aussi dans tous les cas possibles, elle est partout en vigueur.
On n’y a fait dans la chrétienté qu’une seule et unique exception : Dieu n’exigerait qu’on ne le dérange pas dans les cieux ; il doit, lui, au sens absurdement puéril, être l’amour pur, autrement dit le pur non-sens, ici on prend pour loi ce qu’on dénonce comme égoïsme, comme une tromperie, quand le supérieur ne se transforme pas pour ressembler au moins raisonnable, voilà ce qu’on prend pour loi, en d’autres termes on croit qu’il y a exception, car Dieu est amour pur, c’est-à-dire pur non- sens. » (p. 188, Journal Kierkegaard, Gallimard tome 5, 1961)
PRIERE
O Dieu !
6) Oui, ô Dieu ! tu ne récoltes vraiment que peines de nous autres humains ! Hélas ! quand, à la pensée de tous tes bienfaits envers moi, je veux recueillir mon esprit pour te rendre vraiment grâce… hélas ! souvent je me trouve alors si distrait, les pensées les plus disparates se croisent dans ma tête, et pour finir il faut que je te prie de m’aider à te remercier… mais quel bienfaiteur n’exigerait qu’on ne le dérange pas une fois de plus en lui réclamant de nous aider même à le remercier.
Oh! et quand le péché un moment reprend pouvoir sur moi dans un nouveau péché… et qu’alors, l’âme devienne inconsolable, je ne sais à la fin rien d’autre que te dire : « Tu le dois, aide-moi, console-moi, trouve un joint par où je trouve consolation, de sorte que mon péché même se transfigure en aide pour aller plus loin que je n’eusse été sans lui. » Quel toupet! C’était bien contre toi que j’ai péché! Et maintenant te réclamer que tu m’en consoles !
Et pourtant je le sais, cela ne te déplaît pas, toi l’infini amour, car en un sens c’est tout de même un signe de progrès! Un homme, que le péché tient tout en son pouvoir, n’ose nullement penser à toi ; s’il lutte contre le péché, mais non de toutes ses forces, tout au plus ose-t-il s’accuser devant toi et te demander pardon. Mais s’il met toutes ses forces à lutter, honnêtement… il se peut, mais alors seulement, que l’idée lui vienne à l’esprit que tu as tellement lié partie avec lui ou te tiens tellement de son côté que c’est à toi de le consoler, et qu’il ose, au lieu de ne faire que s’accuser, se plaindre à toi, presque comme si c’était un accident à lui arrivé. (XI I A 578,Journal extraits 1854-1855 Essais Gallimard p. 183- 184 tome V).
PRIERE
7) Père aux cieux ! O Toi qui prend soin du moineau, et sans exiger de lui qu’il soit comme toi, oh non ! toi qui tendrement prends soin du moineau en te mettant à sa place avec une inquiétude de père : tu prends bien soin aussi de l’homme. Et même si tu exiges de lui un effort à ton image que tu ne peux exiger du moineau : c’est sans cruauté cependant que tu l’exiges de lui. Non, mais inquiet comme un père, tu te mets à sa place, et c’est toi qui lui donnes la force pour s’efforcer. (Journal Kierkegaard, tome 3, p. 304, Gallimard 1961).
PRIERE5
8) Seigneur Jésus-Christ ! Toute une vie, tu as enduré de souffrir pour me sauver moi aussi : hélas ! et pourtant le temps de la souffrance n’est point passé ; mais n’est-ce pas cette souffrance aussi tu veux l’endurer en sauveur et rédempteur, cette passion de patience d’avoir affaire à moi qui si souvent ai dévié du droit chemin ou, encore que resté sur la bonne voie, y ai pourtant si souvent bronché ou du moins n’y ai avancé qu’avec tant de lenteur et si rampant. Infinie patience, infinie passion de patience ! Que de fois ne suis-je tombé en impatience, n’ai-je voulu renoncer, lâcher tout, prendre le raccourci affreusement facile du désespoir ! Mais tu ne perdais pas patience. (Journal Kierkegaard, tome 3, p. 304, Gallimard 1961).
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