Poèmes
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Ténèbres
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Le temps passe vite, vite
Comme des oiseaux noirs lancés dans le vent
On entend les sifflements, les cris, les appels des mères
Mon enfant, mon enfant, où es-tu ?
Qui me consolera, qui m’aimera ?
Effondrements, maisons bombardées, champs troués
Cruauté des assassins qui s’enfuient loin des meurtres
Les bébés vivants ou morts sont rangés dans les caves
On attend la grande offensive, la guerre ne fait que commencer
Après une année de chipotages, de massacres
D’hommes jeunes qui voulaient plus de lumière
Sur leur visage tant embrassé.
Ils attendent la masse celle qui tue
Pauvres crétins à l’abri dans vos salons
Qui ne portez pas secours aux innocents
Qui calculez vos derniers gains
Qui vous gargarisez de commentaires à n’en plus finir.
Votre vie ne sera pas épargnée, prochains cadavres
Qu’on ramassera dès que le soleil se couche.
Pauvres chéris
Qui tiendra votre main pour le dernier souffle ?
On attend le Saint Esprit promis par Jésus
Pour gagner la partie
Et la troupe des anges pour vaincre les démons.
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A l’abri du feuillage
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Je voudrais vous dire quelques mots
A l’abri du feuillage
Il fait si calme mon cher Dieu
Qu’on ne peut croire que vous restiez insensible
Aux nouvelles de l’Est qui meurt et qui perd
Par milliers ses guerriers chaque jour.
C’est ma prière du soir quand les oiseaux se taisent
Où sont les courageux qui prendront la place des morts ?
Les jeunes, les moins vieux, les vieillards
Ceux qui dorment dans le fracas des bombes
Qui n’ont personne dans la bataille
Pour leur dire courage mon amour, Dieu te regarde.
Qu’ils saisissent leurs armes
Et fauchent de traits de feu les tranchées ennemies
La Vierge accueille les âmes désemparées
Qui montent en larmes vers la Reine des cieux
Mère du Christ, je vous invoque
Pour les tués, les blessés, les perdus,
Chaque soir
Nous souffrons trop.
Quand on criera tout est perdu,
C’est alors que Dieu donne la victoire
Aux armées innocentes.
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Henri de Meeûs
Janvier 2023