Dieu et le Mal
Essayons d’avancer dans une compréhension. Sans orgueil. Avec simplicité
Dieu est un esprit invisible, qui ne fut pas créé, qui n’a ni origine, ni fin car Il est l’incréé. Il existe depuis toujours, immortel.
Il a créé l’univers visible et invisible, et qui est défini entre autres par le qualificatif d’infini, mais qui peut se loger dans l’infini de Dieu, comme un enfant dans le sein de sa mère. On peut dire que l’Univers a une origine et aura une fin, vu qu’il n’est pas Dieu, mais il est né de l’infini de Dieu qui l’a lancé dans un espace qui semble infini.
Dieu ne s’est pas créé lui-même. Il existe depuis la nuit des temps. Avant la création de l’univers, Il était.
Il peut avoir créé un ou plusieurs ou une infinité d’univers différents car il n’y a pas de limites à sa puissance infinie.
Oui, infini quelle que soit la définition qu’on essaie d’avancer : Infinie bonté, infinie sagesse, infinie majesté, infinie justice, infinie puissance, infini amour, etc.
Toutes les qualifications négatives ne concernent pas Dieu : ainsi infinie méchanceté, infinie haine, infinie injustice, etc. Tout ce qui n’est pas parfait anéantit le qualificatif d’infini. C’est le fini qui reçoit les défauts, les caractères négatifs, le mal. Dieu seul est bon. Le Mal n’est pas infini.
Dans les êtres créés par Dieu, il y a du mauvais qui ne vient pas de Dieu. Ces êtres ne sont pas divins. Etant autres que Dieu, ils n’ont pas sa divinité. Mais issus du divin, ils ont une présence de divin en eux.
Le mal fini qui atteint toujours une limite où il s’anéantit, est en opposition partielle avec le Dieu parfait infini qui est sans limites et ne peut s’anéantir.
Le mal qui est fini, est donc toujours dominé par le Dieu infini.
Le mal est toujours finalement dominé par le Bien, même si parfois il faut attendre longtemps avant de voir le Bien dominer le Mal. Mais même quand le mal semble dominer le Bien, c’est le Bien qui permet au mal de subsister tant que le Bien (Dieu) l’accepte, le tolère.
Le Mal peut disparaitre d’un seul coup ou lentement dans l’espace que lui accorde le Bien (Dieu).
Dieu seul est bon. Les Saints sont des mauvais qui se sont orientés vers le Bien, tout en restant des pécheurs touchés par le Mal. Le divin en eux brille avec plus d’éclat sans qu’ils s’en rendent compte. Il y a l’ombre et la lumière dans la création des êtres. Dieu n’est que pure lumière.
L’amour doit être examiné dans l’infini de Dieu. L’amour ne peut jamais devenir le mal. S’il devient toxique, il n’est plus l’amour.
Vu que tout être créé l’est par Dieu, il a en lui une parcelle de Dieu, mais il n’est pas Dieu. Le corps matériel est animé d’un souffle divin. Même celui du criminel ou celui de la panthère. L’être créé doit réussir sa vie en freinant au maximum toutes ses tensions négatives (passions, instincts), qui l’orientent vers le Mal, et qui souvent ne parviennent plus à l’en détacher. Pourtant, il ne peut perdre le souffle divin reçu de sa création par Dieu.
Un être créé par Dieu ne peut être anéanti vu son origine qui le protège même s’il nie cette origine. Son enveloppe matérielle, son corps, son esprit peuvent être détruits. Mais pas l’étincelle divine qu’il a reçue de Dieu en apparaissant dans le monde fini. L’être créé par Dieu est donc éternel. En mourant, il retourne à sa source divine. Pour d’autres parcours dans l’infini ?
Le Mal est très présent dans le monde, depuis l’origine.
Exemple : Dieu a permis que durant des millions d’années sur la planète Terre, règnent des animaux gigantesques et cruels. L’homme n’existait pas. Ces monstres créés par Dieu avaient aussi une étincelle de divin qui les rendait immortels.
La notion de durée a-t-elle de l’importance pour Dieu ? Mille ans est comme un jour pour Lui, dit l’Ecriture sainte. Mais les jours du prisonnier torturé actuellement dans sa cellule comptent essentiellement même si la durée du supplice est courte. Dieu participe totalement à chaque attaque du Mal contre le Bien, car il voit tout, sait tout.
Donc, Dieu pendant des millions d’années a pu voir les carnassiers monstrueux se battre en se dévorant les uns les autres. Ces êtres créés par Dieu ressentaient des souffrances terribles comme les prisonniers humains découvrent la douleur dans les salles de torture actuelles.
Il y a donc le Mal qui règne sur terre depuis des siècles et des siècles, et le Bien très discret mais qui à chaque confrontation face au Mal, parvient après un combat de plus ou moins longue durée à l’emporter sur le Mal.
Dans la prière du Notre Père, on demande que le règne de Dieu vienne. Cela veut dire que Dieu maître de l’univers infini, ne règne pas encore sur la Terre. Son royaume est proche mais non encore dominant.
Faudra-t-il attendre l’Apocalypse pour que le royaume de Dieu soit enfin installé sur la Terre, le Bien ayant récupéré toutes les créatures, après la disparition du Mal ?
Pourquoi Dieu permet-Il le Mal ? Dieu puissance infinie pourrait d’un souffle faire disparaitre le Mal de la surface de la Terre. Ce n’est pas le cas. Dieu tolère le Mal et ses effets horribles qu’on voit partout, de plus en plus. Cette attitude passive de Dieu peut être jugée scandaleuse. La religion catholique et les Evangiles indiquent que Dieu a permis la crucifixion et la mort de Jésus son fils bien aimé, Dieu fait Homme, seconde personne de la sainte Trinité.
Dieu a donc montré par son incarnation en Jésus, Dieu fait Homme, sa volonté de se diminuer jusqu’à descendre au niveau humain, mêlant sa divinité à son humanité. Dieu fait Homme, était totalement Dieu et totalement Homme.
Il a donc permis que le Mal agresse Dieu fait Homme, acceptant une provisoire réussite du Mal dans le supplice de Jésus et dans sa mort. Le Bien était vaincu. Trois jours plus tard, Jésus le fils bien aimé, le Dieu fait Homme, ressuscitait. Son corps était vu et touché par ses disciples.
La résurrection est-elle historique ou n’est-elle qu’un mythe ? La résurrection met un point final dans le combat entre le Bien et le Mal. C’est le Bien qui sera vainqueur jusqu’à la nuit des temps malgré les essais du Mal de reprendre sans cesse le combat contre le Bien, mais il sera toujours vaincu à la fin par le Bien.
Dieu puissance infinie est le maître de la vie et de la mort. Il peut ressusciter les morts, ce qui se fera à la fin des temps. Dieu permet que chaque jour par milliers des enfants naissent et sortent des entrailles maternelles. Dieu tisse les bébés dans le ventre de leur mère, et il peut faire naître comme il permet la fin de ses créatures en les laissant mourir. Mais ce n’est pas parce que les créatures disparaissent de ce monde qu’elles ne passent pas dans un autre état, soit la survie dans un autre espace visible ou invisible, car ce que Dieu crée est immortel, n’a pas de fin.
Tout reproche fait à Dieu au sujet de la présence du Mal dans le monde créé, se heurte à la puissance infinie de Dieu qui tolère ce Mal, l’ombre dans laquelle les créatures se meuvent avec le Bien.
Les créatures participent au combat du Bien contre le Mal. Ce combat est un des caractères les plus puissants de la Création. Les créatures peuvent choisir le camp du Bien ou le camp du Mal, et au cours de leur vie plus ou moins longue, changer de camp. S’ils meurent dans le camp du Mal, l’étincelle divine présente en eux du fait de leur origine divine, peut les sauver vu que l’Amour infini de Dieu ne rejettera pas ses créatures.
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Le petit magasin, par Henri de Meeûs
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J’avais ouvert un petit magasin, me dit X, en approchant sa tête de la mienne car je suis devenu un peu sourd avec l’âge. Il continua car il avait envie de me parler : « Je m’ennuyais comme employé de banque à effectuer durant vingt années des opérations sur titres dans le même département dirigé par la même personne, la directrice Félice, amie du grand patron.
J’ai lutté durant ces vingt années afin de garder avec elle une relation équilibrée entre la politesse, le sourire et la froideur. Mais la politesse fatigue les nerfs à la longue. Cette directrice surveillait principalement ses contacts avec le grand chef et n’avait que peu de soucis avec moi qui exécutais parfaitement ses instructions. Nous n’avions jamais une conversation détendue. Avec elle, c’était vite, vite, et moi, c’était oui, oui, parfaitement Madame, comptez sur moi
Vingt années, c’est long. J’avais des économies. Je vivais seul. Pas de famille, pas d’enfants, pas de maîtresse ou de passions repréhensibles.
Donc un matin, vers huit heures trente, alors que les employés étaient tous à leur poste dans la petite salle des opérations sur titres que je dirigeais, je me suis levé derrière mon bureau quand la Directrice est apparue pour saluer chacun des membres du personnel, et quand elle est arrivée devant mon bureau, je lui ai dit à voix suffisamment forte pour que les employés assis aux bureaux voisins et proches, entendent ces quelques mots : « Madame la Directrice, j’ai l’honneur de vous remettre ce jour ma démission car ma santé ne me permet plus d’effectuer les tâches quotidiennes pour lesquelles je suis payé dans votre entreprise. »
Je lui tendis l’enveloppe qui contenait ma démission, et je me remis au travail.
Je suis parti après le préavis de trois mois en usage à l’époque. On ne fit rien pour me retenir. J’étais content. Je ne tardai pas à découvrir un petit rez-de-chaussée à louer à bail commercial pour installer mon magasin. Peu de frais, une table, trois chaises, pas de travaux de peinture ou de menuiserie. Un petit local sanitaire. J’étais heureux que tout se déroulait sans problème. »
Et ensuite, dis-je ? Quel était votre activité commerciale ?
« Je vendais des consultations psychologiques sous forme de petits carnets dans lesquels les clients notaient ma réponse à leurs questions souvent nourries de leurs soucis et anxiétés. L’époque était très pénible, il y avait des guerres qui s’allumaient sur la planète. Mon magasin portait le nom : « Au havre de paix ». Les clients étaient rares au début, mais petit à petit, ils s’inscrivaient en rendez-vous, jamais plus de dix minutes par client. Certains clients satisfaits revenaient. J’avais imaginé un abonnement pour dix consultations. J’aimais cette occupation, je rendais service, heureux de les voir quitter le magasin avec un large sourire. »
Ce monsieur avait décidé de me parler, il habitait dans le quartier un petit appartement, son magasin était situé dans une autre commune. Nous nous croisions de temps en temps quand je promenais mon chien, mais nos échanges se limitaient à un bonjour et à une inclinaison de la tête, je ne me doutais pas de ses activités professionnelles ni de ses consultations qui semblaient apporter du réconfort.
Je vous félicite, dis-je, d’avoir trouvé une activité bienfaisante qui vient en aide aux angoissés.
N’est-ce pas, me répondit-il. Je serais vraiment heureux d’avoir l’honneur de vous recevoir à l’heure qui vous conviendra dans mon Havre de paix.
Et nous nous séparâmes, lui promettant d’y réfléchir.
Henri de Meeûs
Août 2022
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