POEMES
Sur la destruction de l’Ukraine (2022)
_______________________________
Mon bel amour, mon tendre amour,
Que dis-tu de ces monstres qui envahissent nos terres
Qui réduisent en miettes nos palais, nos demeures,
Qui tuent nos enfants, nos bébés et nos chiens ?
Nous vivons en enfer
Les grand-mères s’épuisent nuit et jour
Dans les caves étouffantes
A soigner ceux dont les mères sont mortes
Enterrées vite, vite, quand les mugissements des sirènes
Se taisent.
Nos hommes sont loin en avant
Sur le front
Courageux maris, soldats, fils intrépides,
O mes tendres virils avec vos longues armes
Vous explosez les tanks, incendiez les hélicoptères
Qui rasant les terres neigeuses laissent derrière eux
Des flammes rouges orangées
Avant de s’écraser près de nos fermes.
Coup au but ! Vive celui qui a bien visé la cible !
Chers Ukrainiens, mon esprit ne vous abandonne pas,
Je vous parle à l’oreille doucement
A vous réfugiés en longues files sur les routes
Marchant vers les gares et les stations de cars,
Les attentes s’allongent dans les couloirs
Ou dehors dans le froid
Vos vies ne comptent pas sous les bombes
Explosant sur vos têtes.
Les tirs sont suspendus pour une heure ou deux
On leur a dit, mais qui l’a dit
Le temps de rassembler quelques affaires
Du linge, des lainages, sans oublier des photographies
Et courir, marcher, fuir
Si fatigués de ne plus dormir
S’entasser dans les gares
Des heures et des heures.
Dans l’attente du train sauveur
Quais de départ, quais d’arrivée
Aidez-nous par pitié, nous n’en pouvons plus.
Vous avez cru les démons harnachés de noir
Qui vous crient en avant, vite, vite.
Où sont mes petits, et ma fille, et mon mari
Elle a dit je n’ai plus mangé depuis deux jours
Et j’ai soif, je suis malade, mes jambes sont de l’ouate.
Je vais mourir de tant vous regarder
Du matin au soir et la nuit
Je ne puis vous serrer dans mes bras
Ni sécher vos larmes sur vos joues grises, sales,
Pauvres grandes dames courageuses
Héroïnes paysannes, ouvrières saintes
Je prie à vos genoux.
Ils sont pressés comme des citrons
Tant la mort les enserre
De partout
Ils ne peuvent respirer, ils n’ont plus de maisons
On ne respecte pas les domiciles
Façades béantes
Comment est-il permis de tant détruire ?
Seigneur, Créateur, Puissance infinie,
Vos chéris sont mis à mort
Qu’attendez-vous pour les protéger ?
Cela devient insupportable, les mots sont inutiles.
Et les prières ? Etes-vous sourd ou aveugle
Petit Seigneur des causes ardues ?
°°°°°
Hurlements dans les villes dévastées,
Femmes violées puis abattues
Dans les caves ou sur les routes.
Enfants déportés dans la noire Russie
On voit quelques chiens, les habitants sont morts.
Des ponts sont cassés, interdiction de passage
Les grands immeubles, les maisons simplettes
Sont comme des boites d’allumettes
Tous les efforts des bâtisseurs durant des siècles
Anéantis en quelques jours
Ils étaient fiers de leur travail
Mais c’est fini
Tout est détruit
Le démon a tout saccagé avec ses fusées,
Ses bombes, ses missiles
Le mal ne s’économise pas
On rit en enfer
Malheur à Poutine et malheur aux vivants qui l’ont suivi.
Le Ciel est-il vide ?
Le démon a créé un missile le plus puissant du monde
Et le plus destructeur,
Il bat tous les records et se nomme Satan.
C’est son nom, je n’invente pas.
Dieu puissant Créateur encore combien de temps
Avant que votre justice fasse trembler le criminel
Qui laisse sa trace partout où il passe.
Bave de limace
Pauvres corps abandonnés sans sépulture
Assassinés.
Les oiseaux se sont tus.
Les Ukrainiens seuls à se défendre
Répondent coups pour coups
Aux tueurs grimaçant dans leurs tanks
Semeurs de ruines
Votre tour viendra Européens
Ivres de mots, de commentaires,
Ravis de n’être pas sous les feux du démon
Gazés, violés,
Tirés comme des lapins,
Pulvérisés sous les bombes.
Cela n’arrivera pas, disent-ils, il n’osera pas nous attaquer.
L’Otan est notre armure
Se rassurent les naïfs sans armée
Ce sera trop tard méchants bavards
Le démon viendra chez vous
Cheval noir de l’Apocalypse
Ses brides sont lâchées
Courageux Ukrainiens, vous criez au secours,
Hommes et femmes dans les caves
Ou le métro durant des mois
Qui vous répondra parmi les beaux parleurs ?
Je pense à vous
Militaires voltigeurs assénant vos coups
Rares mais bien ajustés
Mortels
Dans vos souterrains de Marioupol
Cernés par les diables qui ne vous laisseront pas sortir
De votre usine géante aux mille dédales
Il vous a traités de mouches
Vous tuera si vous quittez vos catacombes
Gloire à la Pologne
Mère accueillante aux enfants, femmes, vieillards
Trois millions de réfugiés
A Varsovie on parle tant de langues depuis la guerre
De 2022.
Le démon a coupé le gaz à la Pologne
Merci pour le cadeau, Vladimir Poutine
Qui se signe de la Croix dans les églises orthodoxes
Où les popes russes se rengorgent
Encensant le Maitre du Kremlin.
H de M.
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°