Nous voilà repartis pour affronter le quatrième ou la cinquième vague de ce maudit virus qui colle sur l’Europe toute entière, à l’exception peut-être provisoire de pays plus avantagés par la météo comme le Portugal et l’Espagne. Mais ces virus innombrables comme les sauterelles d’Egypte, ont décidé de ne pas nous laisser tranquilles. Le cirque sanitaire recommence. Sauvez les hôpitaux ! Il n’y aura pas assez de lits pour accueillir les victimes de la Covid qui se moque des vaccins, car certains malades sont pourtant vaccinés. On pensait que les vaccins nous sauveraient. Non.
Les autorités n’ont rien fait depuis deux ans pour augmenter, comme la Chine, le nombre des espaces sanitaires équipés de lits et de respirateurs pour accueillir les malades. En Chine, dès que les gardiens du Pouvoir découvrent un cas positif, ils isolent la ville, décrètent un confinement. La manière forte toujours pour colmater la pandémie. Ici en Belgique, on attend qu’il y ait 15.000 contaminations par jour, pour commencer à se réveiller, à organiser des sommets entre politiciens de nos nombreux partis, avec les virologues, infectiologues et autres diplômés du virus.
On est en automne, il fait déjà froid. Le virus réapparait à toute vitesse plus méchant que ceux des vagues précédentes. Donc plus le temps passe, plus cela devient périlleux, et plus les morts augmentent chaque jour : 27 morts le 18 novembre, 30 morts le 21 novembre, 40 morts le 30 novembre.
La Belgique avec une forte densité de population est un des pays le plus contaminé, malgré le taux élevé de vaccinations de 73%. Maintenant on dit que les vaccins ne sont pas une solution miracle, qu’on peut tout en étant vacciné, être porteur et contagieux. Du coup, on commence à nouveau à interdire les visites aux patients, malades pourtant vaccinés, enfermés à nouveau dans des maisons de retraite ou hospitalisés. Le virus est partout, à l’intérieur des maisons, à l’extérieur, dans les rues, les magasins. Il faut porter des masques ! Et ne pas croire à l’invincibilité des vaccins. J’en suis à ma troisième dose, faveur due à mon âge. Mais ces vaccins trop vites affaiblis, ont la vie courte. Faudra- t-il se faire vacciner deux fois par an ? Ou plus encore. Mourir sous le coup de vaccins répétés ? Fûmes-nous trompés ?
Les restaurants vont perdre à nouveau ceux qui y avaient renoué des contacts et retrouvé une distraction sociale, en dégustant un repas et du vin, avec des amis. Fini de rire. On va droit vers de nouveaux confinements si les misérables gestes barrières ne stoppent pas la diffusion de la covid.
Beaucoup de médecins ont déçu, inapprochables ou peu loquaces, avec des explications confuses aussitôt contredites par des collègues. La médecine n’est pas une science, dit-on. C’est sans doute vrai.
Je m’occupe d’un ami, âgé, atteint d’un covid long. Il a un extraordinaire courage malgré 5 mois de clinique dont deux mois endormi dans un coma respiratoire ininterrompu.
Il dit parfois : « Je me sens cassé intérieurement ». Mais petit à petit, on dirait que le corps qui doit encore subir les conséquences de la maladie, se répare imperceptiblement. Il se soumet à la radiographie des poumons pour faire le point des dégâts. Pour lui, l’essentiel est le repos : fuir le stress et les problèmes qui assaillent toute personne en bonne santé. Se lever vers midi.
L’épidémie est destructrice si elle se vit dans la solitude.
Des scientifiques sud-africains ont annoncé jeudi 25 novembre qu’un nouveau variant du Covid-19 présentant un nombre extrêmement élevé de mutations et avec un potentiel de propagation très rapide, avait été détecté. Grands cris médiatiques car, disent les « spécialistes », ce nouveau variant serait plus dangereux et plus contagieux que le virus Delta.
Issu d’Afrique du Sud, nommé l’Omicron, il est déjà repéré en Angleterre, en Belgique, en Allemagne, en Israël, en France. Les « spécialistes » ne cachent pas leur inquiétude. Toute l’Europe sera touchée.
Selon Santé Publique France, Omicron présente en effet « 32 mutations, insertions ou délétions de la protéine Spike dont notamment la mutation N501Y qui a été associée à l’augmentation de la transmissibilité des variants alpha, beta et gamma. » À titre de comparaison, Delta présentait seulement deux mutations.
On n’arrête pas le progrès !
« Le souci, c’est que lorsque vous avez autant de mutations, cela peut avoir un impact sur la façon dont le virus se comporte », a déclaré à Sud-Ouest Maria Van Kerkhove, responsable technique de l’OMS pour le Covid-19. Surprise, surprise …
Le nombre élevé de mutations de ce nouveau variant pourrait l'aider à éviter les défenses immunitaires de l'organisme. Il pourrait par définition être plus transmissible. « Nous pouvons voir qu'il a un potentiel de propagation très rapide » a affirmé le virologue Tulio de Oliveira, lors d'une conférence de presse du ministère de la Santé.
Ce virus prendra-t-il le dessus sur le virus Delta son prédécesseur dans la liste de ces calamités virales combattues avec des vaccins qui perdent trop vite leur force car, après six mois, ils doivent être soutenus par une troisième dose pour les booster sur la durée. On nous a fait croire que la vaccination à deux doses suffiraient pour nous préserver ; il n’en est rien. Pauvres de nous obligés de voir arriver d’autres vagues tant que la population mondiale toute entière ne sera pas vaccinée.
C’est l’humanité dans son ensemble qui est attaquée par ces sauterelles invisibles et démoniaques.
°°°
Il faut être jeune pour lire sans se lasser Louis-Ferdinand Céline.
Je l’ai beaucoup lu entre 18 et 30 ans. Il a écrit trois chefs d’œuvre : Le Voyage au bout de la nuit, Mort à crédit et D’un château l’autre. Par contre Féeries pour une autre fois, est pour moi illisible, répétitif, ennuyeux.
Un vieillard ne peut être qu’irrité par le caractère forcené de ce génie qui cherche avant tout à étonner avec un vocabulaire grossier, brutal, injurieux, argotique, peu compatissant pour les faiblesses humaines, et obsédé par sa création qui a quelque chose de sale. Sale comme à Meudon Céline vêtu en SDF. Il croit son écriture raffinée, mais elle est parfois triviale. Ses pamphlets antisémites sont insupportables et illisibles.
Céline fatigue maintenant. Il sera bientôt oublié comme des milliers d’autres avant lui. Il est hors mode, n’a pas de famille littéraire dans laquelle le raccrocher, il n’a ni disciples ni suiveurs. Ceux qui ont voulu écrire comme lui, se sont cassé les dents et sont oubliés. Les imitateurs ne parviennent pas à retrouver sa petite musique.
Mais chez Céline, les grands textes ne sonnent pas faux. Le reste de sa littérature ne survivra pas. C’est mon avis, je puis me tromper sur lui, sa littérature ne semble pas naturelle, elle est souvent forcée et artificielle. De plus en plus, avec le temps, la prose de Céline deviendra une langue morte. L’excès de son style nuit. Tout ce qui est excessif est insignifiant.(Talleyrand).
Céline est un aérolithe qui a traversé le XXème siècle, a pris feu, mais son français qui n’est plus du français, sera un jour périmé. Maintenant c’est encore la gloire avec les milliers de pages manuscrites inédites découvertes en 2021. Effet de surprise inouï. Son retour éditorial est assuré. Tant mieux pour ses fervents et pour l’éditeur.
Il faudra reprendre alors l’examen de son œuvre à la lumière de ces découvertes. Peut-être les critiques négatives seront effacées, peut-être je me trompe. Ce génie solitaire qui aura déconstruit la langue française et bousculé les Classiques, sera soumis à de nouveaux examens.
En l’enterrant trop vite, Montherlant s’est trompé qui, en 1950, avait écrit : « La littérature de Céline est aussi artificielle que désuète, et ne sera plus lue dans cinquante ans. ». Il reconnaissait qu’il n’avait pas lu de Céline plus de trois pages. Ces deux écrivains ne se ressemblent en aucun cas pour le style. Et Céline ne ménageait pas Montherlant, mais l’avait-il lu ?
Louis-Ferdinand Céline
Henry de Montherlant
Je déteste lire Sade, être diabolique. Mais Céline occupe sans doute un cachot voisin.
°°°°°°°°°°°°
Il ne faut pas m’aimer
___________________
Je voudrais bien t’aimer
Mais je n’ose
M’avancer t’indispose
Il ne faut pas m’aimer
Restons en là
Eteignons la lumière.
A trop vieillir
On attend le bras secourable
Pour entrer dans le jardin des roses.
Il ne faut pas m’aimer,
La fuite du temps me décourage.
Le soleil se couche
Mon âme se désole
De triste solitude, d’amère sagesse.
Pourquoi tant de regrets ? C’est le temps
Qui dévaste par les deuils et les chagrins.
L’armure s’est refermée.
Sans doute n’ai-je pas assez pleuré.
°°°°°°
H de M.
(novembre 2021)